Il y a des jours sans et des jours avec: les jours où on arrive pas à détendre les patients pour trouver l’ORC, et les jours où ils peuvent faire des mouvements mandibulaires inimaginables. Lors de l’examen initial de cette patiente je n’avais pas pu observer de contacts occlusaux antérieurs capables d’expliquer les destructions dentaires et articulaires. Je l’ai écrit dans le post initial.
Revue 2 mois plus tard la patiente a finalement produit ces contacts extraordinaires qui m’apparaissent explicites dans l’étiologie de l’atteinte articulaire puis qu’ils font apparaître les douleurs articulaires, objets de la consultation initiale. La patiente n’a bien entendu aucune conscience d’utiliser ces positions mandibulaires.
Le diagnostic de ce cas est donc pour moi: ostéoarthrite secondaire, et, n’en déplaise à tous ceux qui contestent le rôle occlusal dans l’apparition, l’entretien ou l’aggravation des DAMs, je conclus:
1 – que l’occlusion peut être la cause directe de destructions articulaires très importantes, même si bien entendu d’autres facteurs sont en jeu (parafonction, stress…)
2 – qu’une orthèse en ORC est le moyen thérapeutique privilégié car elle limitera les mouvements mandibulaires parafonctionnels et interdira les contacts occlusaux pathogènes,
3 – qu’une analyse occlusale clinique normalisée est un exercice dont la grande difficulté explique en partie la sous-estimation du rôle de l’occlusion dans les DAMs
6 commentaires
Dr INO a dit:
Fév 22, 2013
N’y a-t-il pas, dans ce cas, ambiguité entre malocclusion et parafonctions ? En effet, les usures dentaires sur les incisives résultent bien d’une activité mandibulaire parafonctionnelle (à type de bruxisme sur ces dents comme le montre la photo),mais ne constituent pas, en soi, une malocclusion.
De ce fait, de mon point de vue, ce cas ne démontre en rien l’étiologie occlusale de l’arthrose.
Nous sommes en revanche d’accord, que ces activités parafonctionnelles ont pu favoriser la survenue de l’atteinte dégénérative de l’ATM par surcharge.
La gouttière permettra efectivement de limiter les conséquences néfastes des parafonctions sur les dents et les ATM, qu’elle soit équilibrée en ORC … ou en OIM.
Carmen a dit:
Fév 22, 2013
Merci de cette observation riche de discussion.
La parafonction est vraisemblablement la cause de l’usure des structures osseuses de l’ATM. Mais cette parafonction ne peut aboutir à ce dégât que par les contacts occlusaux. Si la patiente était édentée il n’y aurait pas la destruction. Les contacts dento-dentaires (occlusion) sont le point d’appui par lequel les destructions ATM se font. Sans occlusion pas de dégât. On ne peut pas je crois séparer le mouvement dysfonctionnel des structures qui le sous tendent. Est ce une ambiguité? C’est la même chose avec le stress. Le même niveau de stress ne produit pas les mêmes dégats chez un patient denté et chez un patient édenté.
Si a vos yeux c’est une « malocclusion » qui peut constituer une étiologie occlusale alors oui je comprends que vous parliez d’ambiguité. Pour moi, il n’y a pas d’occlusion idéale normative; et donc le répertoire des « malocclusions » est infini. Par exemple, dans ce cas on peut considérer que le défaut de calage canin bilatéral simultanné en OIM est une malocclusion. Mais avec quelle référence?
Pourquoi ne pas considérer comme « occlusal » tout ce qui met en jeu des contacts dento-dentaires antagonistes? N’est pas la définition?
Ne peut-on pas non plus considérer qu’une orthèse est une intervention occlusale puisqu’elle modifie l’occlusion?
Mais c’est vrai que nous avons encore à clarifier nos concepts.
Occlusion problèle a dit:
Juil 30, 2013
J’en pense que le forum est utile pour présenter vos cas mais qu’il serait aussi utile de pouvoir contacter les personnes qui présentent ces mêmes cas au moins en mode privé afin de soulager les personnes qui en ont besoin.
Carmen a dit:
Août 7, 2013
Oui tous les praticiens peuvent présenter leurs cas et discuter ceux des autres. Mais on ne soigne pas sur un site internet car il ne permet pas d’établir la relation médicale indispensable. Chacun peut prendre des informations, les confronter à ses pratiques et les faire évoluer s’il le souhaite. Les patients peuvent aussi accéder à l’information. Pour soulager les personnes il faut faire appel aux praticiens.
OCCLUSION PROBLEME a dit:
Août 8, 2013
Bonjour Carmen,
Je suis d’accord avec vous mais la question est comment faire se rencontrer les praticiens et les patients. C’est un gros problème… Entre ceux qui se disent spécialiste de l’occlusion et ceux qui le sont vraiment, il y a un monde… et en attendant les patients souffrent de leurs maux et souffrent aussi de ne pas trouver de praticiens ou de bons praticiens, souffrance physique et financières. On ne soigne pas sur un site internet mais cela peut quand même être une porte d’entrée pour une prise de contact entre les patients et les praticiens. Sinon c’est faire espérer les patients pour rien… Si le site n’est qu’un site destiné à échanger entre praticien sans donner ne serait-ce qu’une piste pour les patients pour trouver ces mêmes praticiens, je conseille de mettre ce site en mode privé ou en intranet. Ainsi vous échangerez entre vous sans rien faire espérer au patient… Connaître, soigner, aimer : « Le Serment »…
Carmen touchina a dit:
Août 8, 2013
Nous n’avons jamais rien fait espérer aux patients lecteurs de ce blog. À aucun moment nous n’avons laissé entendre que l’un quelconque des auteurs pourrait accepter de donner ses coordonnées à un lecteurs pour qu’il puisse venir le consulter.
L’occlusion ou les DAM ne constituent pas une spécialité de le dentisterie. Tous les praticiens sont formes pour prendre en charge ces questions. Ou tout au moins dépister les problèmes, et orienter les patients s’ils ne veulent pas les prendre en charge.
L’information que nous faisons circuler s’adresse aussi bien aux praticiens qu’aux patients. Si le patient est mieux informé il saura mieux choisir le praticien auquel il accordera sa confiance. Et si la confiançe n’est pas la il n’y aura pas de prise en charge. Pour un certain nombre de cas, d’ailleurs, l’absence de prise en charge n’est pas plus risquée qu’une intervention aléatoire.
Le risque de mettre en relation des patients et des praticiens est celui de tomber très vite dans le cadre d’une activité commerciale qui est totalement contraire aux valeurs du code de la santé. Et à l’opposé de l’effort de formation continue qui anime ce blog.
Mais je comprends votre demande: quand les patients ont voulu des implants leur demande à contraint l’université à former des praticiens capables de faire des plans de traitement implantaires. Quand les patients voudront que leurs DAMs et leurs conditions occlusales soient prises en compte…les pouvoirs publics et les assureurs feront le nécessaire. Pour le moment il faut dire ce qui est et le faire savoir. Merci de votre confiance et bonne lecture de ce blog.