Une majorité des patients présentant un DAM souffre d’une sensibilité des muscles masticateurs à la palpation et environ 40% rapportent une douleur à la mastication. Il est important de savoir si les désordres musculaires affectent exclusivement un muscle masticateur ou un groupe de ces muscles, ou si, au contraire, c’est tout le système musculaire qui est affecté ; comme par exemple dans le cas de la fibromyalgie qui n’entre pas dans le cadre des DAM et doit être référée à un rhumatologue.
Pour ce qui concerne les désordres musculaires en relation avec les DAM, compte tenu de la multiplicité des facteurs étiologiques de myalgie, il est souvent difficile de définir des catégories diagnostiques. C’est alors l’observation clinique qui permet de poser un diagnostic. On distingue 4 types de désordres musculaires locaux associés à une fonction excessive ou anormale : le myospasme (crampe, trismus), les douleurs myofasciales, la myosite, et la contracture myofibreuse.
Le myospasme ou contracture (crampe, trismus…) consiste en une contraction, soudaine et involontaire d’un muscle, même au repos. Le muscle est alors raccourci, douloureux et limite le mouvement. Un enregistrement EMG montre une contraction continue.
Le diagnostic de myospasme d’un muscle masticateur est posé quand tous les signes suivants sont présents :
– douleur vive, au repos ou à la fonction
– contraction involontaire, continuelle,
– limitation importante des mouvements mandibulaires et souvent malocclusion
– augmentation de l’activité EMG
Le myospasme n’est pas très fréquent dans les DAM. Dans certaines situations de désordres occlusaux, la contracture peut être provoquée en plaçant la mandibule dans la relation qui sous tend le DAM. Le cas le plus connu est la contracture déclenchée en demandant au patient de tenir une position d’appui sur des facettes d’usure excentrées.
4 commentaires
Gtoucompri a dit:
Mar 29, 2012
Très interessant.
Evolution et facteurs déclenchants, traitement?
Dr INO a dit:
Avr 1, 2012
Le myospasme n’est effectivement pas fréquent dans le cadre des DAM, car les muscles masticateurs, par nature, sont peu fatigables.
Par ailleurs, je ne pense pas que l’on puisse considérer que la myosite soit nécessairement associée à une fonction musculaire excessive ou anormale. Il s’agit plutôt d’un phénomène inflammatoire qui résulte de la diffusion d’un processus infectieux et/ou inflammatoire locorégional, également peu fréquent dans le cadre des DAM.
PULL a dit:
Avr 1, 2012
Pour répondre à l’interrogation de GTOUCOMPRI (en partie) je dirai que le rôle que je crois dévolu aux praticiens qui ont en charge l’appareil manducateur, est de tester l’hypothèse diagnostique du rôle de l’occlusion dans le myospasme (quand le diagnostic est établi). L’occlusion est en mesure de participer au maintien d’une position mandibulaire qu’on peut imaginer comme « facteur déclenchant » (pour reprendre votre terme) du myospame. La mise en place d’une gouttière occlusale (de relaxation, en relation centrée, portée la nuit) peut-elle modifier les situations dans lequelles les myospasmes se produisent? Si tel est le cas, de façon reproductible, il me semble plausible que l’occlusion intervienne dans le myospasme.
Pour répondre au DR. INO, je crois qu’il ne faut pas mettre sur le même plan le myospasme et la myosite. Je partage votre point de vue sur la myosite et vous propose de poster dès ce soir un petit texte précisant comment faire le diagnostic de myosite. Merci de vos commentaires et compléments d’information.
Faire un diagnostic pour soulager | Occlusion & DAM a dit:
Juil 10, 2013
[…] en relation avec sa prothèse. Nous confirmons cette hypothèse et nous posons le diagnostic de myospasme des muscles élévateurs, en particulier du coté droit et sélectivement des masséters qui sont douloureux, très raides […]